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18 Octobre il ne nous reste que l'action - le 12/10/2007 » 19:57 par Marc


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Au-delà des annonces sur une négociation dans les entreprises, la réalité montre une volonté d’aller vite pour faire plier rapidement les cheminots et les secteurs combatifs des régimes spéciaux. Cela, pour imposer une nouvelle baisse des pensions de tous les salariés en les calculant sur 41 années de cotisation dès 2008 (et plus encore assez rapidement !) . Dans le même temps, notre société de chômage ne permet aux salariés du régime général que de cotiser 37 ans en moyenne.

Dans son document d’orientation, le gouvernement considère que les régimes spéciaux comportent des avantages et des inconvénients. Il supprime tous les avantages en imposant les mêmes règles que la fonction publique s’est vue imposer en 2003, faute de grève reconductible alors que le rapport de forces le permettait…

Il impose sans concertations :

- les 40 années de cotisation pour obtenir une retraite dite complète, ainsi que la progression de la mise en place complète en 2012. Pour le gouvernement, c’est décidé, les cheminots cotiseront 38 ans en partant en 2008, 38,5 ans en 2009, 39 ans en 2010, 39,5 ans en 2011, 40 ans en 2012… et probablement 41 ans en 2014 pour prendre en compte la réforme de 2008. SUD-Rail refuse cette rupture de contrat, ressentie comme une profonde injustice par chaque cheminot-e qui a choisi de travailler à la SNCF, en a accepté les fortes contraintes en échange d’un départ en retraite plus tôt.

- le système de décote et sa progression sur 10 ans afin d’arriver à une diminution de 5% de la pension par année manquante : 2010 : -0,5%, 2011 : -1%, 2012 : 1,5%, 2013 : -2%, 2014 : -2,5%, 2015 : -3%, 2016 : -3,5%, 2017 : -4%, 2018 : -4,5%, 2019 : -5%. Afin de connaître exactement la baisse de sa pension, en fonction de sa date de départ, de sa position, du nombre d’années cotisées… c’est facile, il suffit de demander à un militant SUD-Rail qui va montrer tout ça sur un ordinateur. Autre solution, téléchargez le fichier EXCEL et faites votre calcul vous même.

Quant à la surcote, à terme, elle n’entre en vigueur qu’à la double condition d’avoir plus de 60 ans et 40 années de cotisation.

- la fin de la solidarité entre les actifs et les retraités qui ne verront plus leur pouvoir d’achat évoluer en même temps. Cela contredit tous les engagements écrits du ministère et de la direction, notamment le fait que les évolutions des salaires se répercuteraient sur les pensions. MAIS, elles ne sont plus valables : « Depuis, une campagne électorale est passée avec d’autres promesses qui annulent les précédentes » affirme le gouvernement. Comment mieux dire que les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Cette mesure n’étonne pas SUD-Rail qui a combattu l’externalisation de la Caisse de retraite de la SNCF qui avait cet objectif, permettre à l’entreprise de ne pas augmenter les pensions de retraites lorsqu’elle doit augmenter les salaires des actifs.

- la fin des bonifications permettant à certains salariés de partir plus tôt en retraite. Conscient du pouvoir de mobilisation des agents de conduite, le gouvernement tente de désolidariser les ADC d’aujourd’hui (touchés par toutes les autres mesures) de ceux des générations futures, il n’applique cette mesure qu’aux futurs embauchés à partir de 2009… L’âge moyen d’entrée en fonction d’un ADC se situant autour de 22 ans, le taux plein ne sera atteignable au mieux qu’à 64 ans. Sans commentaire !

Il renvoie aux négociations la possibilité de mettre fin aux désavantages des régimes spéciaux, ainsi que tous les points posant problème :

- Comment faire travailler des cheminots plus âgés sur des postes difficiles, fatigants, de sécurité… ? Il faut négocier des modifications des postes de travail et des conditions de travail ! Nous connaissons les orientations et pratiques de la direction dans ce domaine : d’ailleurs elle n’a jamais rien fait par exemple pour les contractuels d’origine étrangère obligés de travailler à la manœuvre jusqu’à 60 ans et plus !

- Qui imagine la SNCF, toujours en recherche de productivité, changer de politique pour aménager ses postes, ses horaires, détendre les roulements, réduire les étapes traction… pour conserver les cheminots cherchant leurs 40 ans de cotisation ? Elle n’aura plus le droit de les mettre en retraite d’office. Elle va donc réformer à tour de bras en durcissant les examens d’aptitude notamment pour les fonctions liées à la sécurité.

Comment faire entrer dans le calcul de la pension la partie du salaire (12% du salaire avec primes de vacances, d’exploitation, une partie de la PFA, les indemnités…) qui, contrairement au privé et la plupart des fonctionnaires, ne rentre pas dans le calcul de la pension ? Aujourd’hui, un cheminot ne touche en moyenne que 58,5% de son ancien salaire, contre 84% dans le privé et 77% pour les fonctionnaires. La négociation doit préciser s’il ne faut rien faire, créer une caisse complémentaire ou alimenter les fonds de pension ! La fonction publique a créé une surcomplémentaire, gérée par la Caisse de Dépôt, qui reçoit les cotisations sociales (5% salariale + 5% patronale) sur ces primes jusqu’à maintenant non soumises à cotisation… et verse un petit complément à la pension, sur la base d’une retraite par répartition.

- Faut-il racheter les années d’études ? Quel jeune arrivant dans l’entreprise va verser l’équivalent de quasiment 4 fois son salaire mensuel pour racheter chaque année d’études ? S’il préfère racheter plus tard, la somme augmentera en proportion de son évolution de salaire… Qui pourra réellement se le permettre ?

- Faut-il ajouter un an au nombre d’années cotisées aux personnes ayant élevé un enfant (et s’étant arrêté de travailler pendant 2 mois pour cela) ? A noter que l’équité tant prônée ne va pas jusqu’à attribuer 2 ans par enfant comme dans le régime général.

Les conséquences directes des mesures non négociables ne laissent qu’une alternative à chaque cheminot-e :

Soit continuer de partir à 55 ans (ou 50 ans pour les ADC) avec une pension en baisse de 30% en 2019 (sauf à arriver au minimum de pension avant) un peu moins pour les plus anciens partant avant (mais quand même plus de 13% en 2012 par exemple).

Soit chercher à se constituer une pension dite pleine (en fait 66% du dernier salaire) en travaillant 40 ans… si la SNCF le considère apte au travail va jusque-là.

La SNCF utilise les départs précoces en retraite comme un outil de baisse des effectifs.

Repousser l’âge de la retraite va dans un 1er temps bloquer les embauches de jeunes, et pousser les plus anciens vers la réforme, dans le meilleur des cas.

Ce document d’orientation est une caricature de dialogue social :

Il impose l’essentiel sans concertation, et tente de faire croire à une illusoire transformation de l’entreprise pour conserver des « séniors ». Les concertations au ministère n’étaient que du théâtre, la négociation qui va débuter n’est qu’une grosse farce car aucun des points fondamentaux n’est négociable. Avec ces réunions d’illusionnismes, le gouvernement amuse ceux qui se prêtent au jeu et utilise la négociation pour masquer leur acceptation de la casse des acquis sociaux !
A partir du 17 octobre à 20h00, nous serons massivement en grève, participerons aux AG pour décider par nous-mêmes de la réponse la plus efficace pour mettre en échec cette réforme antisociale du gouvernement.