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Négociations salariales du 14 juin 2013 : austérité générale ! - le 17/06/2013 » 11:29 par Marc

Négociations salariales du 14 juin 2013 : austérité générale !

Nos revendications sont légitimes

La grille salariale date de plus de 20 ans ; il y a quelques années déjà, la direction avait pris l’engagement d’ouvrir des discussions sur sa refonte. La Fédération SUD-Rail, l’ensemble des fédérations syndicales ont des propositions en ce sens, mais la direction ne veut pas négocier !
 
Ce n’est pas la prime annuelle d’1 € par jour attribuée au premier trimestre qui permet de répondre aux revendications salariales. A ce sujet, nous redisons que c’est une manipulation de langage de la part de la direction, que  d’appeler cette  prime  « dividende  salarial »  puisque  l’entreprise  publique  SNCF ne verse pas  de  « dividende »  (il  en  est  de  même  pour  la  somme  que  la  direction  reverse  annuellement  à  l’Etat depuis 5 ans).

 
Au-delà de la mauvaise situation d’ensemble, due aux accords salariaux entérinant les pertes de pouvoir d’achat, il y a des situations d’urgence parmi le personnel de la SNCF. Des cheminots et des cheminotes vivent aujourd’hui dans la pauvreté, beaucoup sont mal logé-es ou sans-logis.  

 
Au titre de mesures d’urgence, la Fédération SUD-Rail demande :

  • L’attribution d’une augmentation en somme uniforme ; 300 € pour tous et toutes.
  • La revalorisation générale des salaires, avec un salaire minimum à 1700 € nets mensuels.
  • L’intégration  de  la  prime  de  travail  et  de  l’indemnité  de  résidence  dans  le  traitement,  en  les alignant sur les taux le plus élevés.
  • Un véritable treizième mois pour tous.
  • Une négociation sur le montant des Eléments Variables de Solde et non la seule communication des taux  annuels  aux  fédérations  syndicales.  L’alignement  du  montant  des  allocations  de  déplacement pour les agents d’Exécution et les Maîtrises sur celui des Cadres doit être réalisé sans attendre 2015 !

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Ces revendications correspondent à un plus juste paiement du travail des cheminotes et des cheminots.

Leur financement est possible ; il faut cesser de consacrer de moins en moins d’argent au personnel qui fait tourner l’entreprise. En 2012, les salaires des cheminot-es représentaient 44,7% du chiffre d’affaires de la SNCF ; en 2000, c’était encore 51,3% et en 1980, 78,5%. Les cheminot-es se font donc voler une part de plus en plus grande de la richesse qu’ils et elles produisent par leur travail. Il faut mettre un terme à ces injustices !

Des propositions inacceptables !

A l’issue de la réunion du 14 juin, la direction soumet à la signature des Fédérations syndicales un projet d’accord qui ne prévoit que les mesures suivantes :
  • Augmentation générale de 0,5% au 1 er  juillet 2013. Et c’est tout pour l’année 2013 !
  • Gratification de vacances portée à 300 €, à compter de 2013.
  • Allocations  de  déplacement :  Le  taux  des  allocations  applicables  aux  agents  d’exécution  et  de maîtrise  sera  augmenté  de  4%  au  1 er   octobre  2013.  L’alignement  avec  le  taux  des  allocations applicables aux cadres sera effectif au 1 er  juillet 2014. 
La Fédération SUD-Rail ne signera pas un tel accord salarial !
Comment un syndicat pourrait-il cautionner ce refus de prendre en considération la situation salariale des cheminot-es et les pertes de pouvoir d’achat accumulées depuis des années ?


La direction ne tient pas compte du message des grévistes du 13 juin

Cette réunion de « négociation » salariale se tenait au lendemain d’une grève nationale particulièrement suivie. Une grève nationale à l’appel des quatre fédérations syndicales CGT, UNSA, SUD-Rail, CFDT, motivée  par  la  volonté  des   cheminots  et  des  cheminotes  d’obtenir  une  réforme  de  l’organisation  du système ferroviaire qui permette d’améliorer le service public ferroviaire, dans l’intérêt des usagers et des cheminot-es de toutes les entreprises du secteur dont, bien entendu, la SNCF.
 
Nous voulons améliorer le service public ferroviaire

Ce  n’est  pas  la  voie  que  suit  le  gouvernement  qui  semble  s’en  tenir  aux  rapports  Bianco  et  Auxiette. Ceux-ci, dans la suite de bien d’autres rapports, proposent d’organiser la privatisation de l’ensemble du secteur,  de  mettre  en  place  une  fausse  réintégration  Infrastructure/Exploitation,  en  renforçant  le Gestionnaire de l’Infrastructure et en affaiblissant ce qui est jusqu’à aujourd’hui la SNCF. Ces rapports ne remettent pas du tout en cause la désorganisation de l’entreprise orchestrée depuis des années par la direction de l’entreprise. La fuite en avant dans la gestion par activités continue ; pourtant, avec les organisations syndicales, de très nombreux cheminots et cheminotes de tous grades constatent et disent que nous allons droit dans le mur !
 
C’est pour changer cette orientation que les cheminots et les cheminotes étaient massivement en grève le 13  juin.  La  situation  au  sein  de  l’entreprise  est  aussi  au  cœur  de  cette  grève,  et  de  bien  des  grèves, débrayages,   rassemblements  et  autres  actions  organisées  quotidiennement  dans  les  services.  Les conditions de travail de nombre de cheminots et cheminotes sont déplorables, dangereuses mêmes pour beaucoup.  Cela  conduit  à  des  situations  de  profonde  détresse,  de  nombreux  arrêts  de  travail  pour maladie et aussi, malheureusement, des suicides.
 
La direction SNCF ne négocie pas pendant la grève … Et ni avant … Et ni après !

Lors  de  cette  réunion  consacrée  aux  salaires,  nous  n’avons  pas  été  plus  loin  dans  l’énumération  des nombreux  motifs  d’inquiétude  mais  aussi  de  révolte,  des  salarié-es  de  la  SNCF ;  mais  il  convenait  de resituer le cadre dans lequel se tenait cette séance dont l’expérience montre qu’elle n’a de « négociation » que le nom ! Pourtant, les salaires sont aussi un sujet de fort mécontentement dans l’entreprise !
 
S’il  y  avait  des  « négociations »  salariales,  nous  ne  serions  pas  dans  cette  succession  de  propositions patronales  non  signées  par  les  fédérations  syndicales  ou  signées  par  des  fédérations  représentant  une minorité  de  cheminots  et  cheminotes.  S’il  y  avait  des  « négociations »  salariales,  nous  n’alignerions pas les pertes de pouvoir d’achat, année après année.
 
Il est possible, aisément, d’augmenter les salaires

Pourtant, il y a des possibilités de remédier à cette situation ; les revendications salariales des cheminots et des cheminotes pourraient être prises en compte. Les moyens existent. Ils sont, d’une manière générale au  sein  de  la  société :  il  suffit  de  cesser  de  redistribuer  de  moins  en  moins  à  celles  et  ceux  qui produisent les richesses, et de plus en plus à celles et ceux qui les exploitent.
 
Les  moyens  existent  aussi  au  sein  de  la  SNCF.  Pour  citer  des  exemples  à  des  échelles  différentes  qui montrent que bien des choses seraient possibles en faisant d’autres choix :

  • On  pourrait  économiser  les  papiers  adressés  à  chaque  cheminot  et  cheminote  pour  tenter  de  les convaincre qu’ils et elles coûtent beaucoup à l’entreprise, donc au service public, donc à la collectivité.
  • On  pourrait  répartir  les  augmentations  de  salaires  autrement  et  faire  en  sorte  que  ce  ne  soit  pas l’austérité, la perte de pouvoir d’achat pour la quasi-totalité d’entre eux et elles, tandis que les 10 plus hautes rémunérations de l’entreprise ont augmenté de 125% en 10 ans.
  • On pourrait cesser le Monopoly planétaire auquel joue la direction SNCF en rachetant des entreprises, en prenant des parts dans d’autres, notamment pour affaiblir les entreprises publiques dans divers pays.

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La  fédération  SUD-Rail  propose  aux  autres  organisations  syndicales  de  poursuivre  dans  l’unité  le
mouvement enclenché par la forte grève du 13 juin. Ensemble, nous pouvons imposer d’autres choix !
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