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Droit de grève :  la direction essaie de piéger les syndicats


La  direction  SNCF  vient  de  rééditer  le  RH0924  (le  règlement  qui  traite  du  « dialogue  social  et  de  la  continuité  du service ») qui prévoit notamment que les organisations syndicales précisent systématiquement dans les relevés de DCI quelles sont leurs intentions (dépôt d’un préavis de grève ou non, besoin d’un délai supplémentaire pour se prononcer).  
Dans le même temps, la direction nationale RH a transmis un nouveau guide pratique à destination des Établissements dans lequel il est mentionné que dans le cas où les organisations syndicales précisent que la DCI sera suivie d’un préavis, elles ont l’obligation de le déposer le 9eme  jour. Il est précisé que tout dépôt de préavis le 10 eme  jour et donc les suivants devra être systématiquement dénoncé. C’est une véritable tentative de piéger les équipes syndicales !
Dans  un  courrier  unitaire  proposé  par  SUD-Rail,  les  fédérations  syndicales  ont  condamné  ce  choix  de  la  direction nationale qui, une fois encore, réduit le droit de grève plutôt que d’écouter et de prendre en compte les revendications exprimées par les cheminot-es.

Et une attaque de plus...


Profitant de la nouvelle loi sur le droit de grève dans l'Aérien, le Parlement a voté un article restreignant encore un peu plus le droit de grève dans les transports publics terrestres, et nous sommes donc concernés au niveau du rail.
Dorénavant, « Le salarié qui a déclaré son intention de participer à la grève et qui renonce à y participer en informe son employeur au plus tard vingt-quatre heures avant l’heure prévue de sa participation à la grève afin que ce dernier puisse l’affecter dans le cadre du plan de transport. […] Le salarié qui participe à la grève et qui décide de reprendre son service en informe son employeur au plus tard vingt-quatre heures avant l’heure de sa reprise afin que ce dernier puisse l’affecter dans le cadre du plan de transport. »
La parution au Journal Officiel ayant été faite le 20 mars, la direction SNCF va maintenant transposer cette nouveauté dans les textes internes. La fédération SUD-Rail a proposé une réponse unitaire, par laquelle les fédérations mettent en avant le recul des libertés qui serait ainsi imposé, les nombreux sujets plus urgents à traiter dans l’entreprise,… et le caractère totalement idiot de la mesure votée par le Parlement.

 

Des « garanties voyages » en trompe l’œil

La SNCF renonce à améliorer la qualité du service  public, préférant verser quelques indemnités en contrepartie des problèmes rencontrés par les voyageurs.
C’est toute l’année que les cheminot-es et usagers réclament de meilleures conditions de transport à travers une meilleure régularité,  plus  de  sécurité  et  de  propreté.  Ces  questions  appellent  à  d’autres  réponses  que  celles  qu’apportent  le gouvernement et la SNCF depuis des années.
La déshumanisation des gares et des trains a des conséquences visibles et les restructurations en cours n’augurent pas de changement de cap. Après le Fret, l’INFRA, les services en gare, l’ingénierie, les lignes d’autocar, c’est aujourd’hui le TER que l’entreprise veut attaquer avec sa filiale Keolis à partir de 2014. Selon les Échos du 15 mars 2012, la société se porterait candidate pour gérer les trains d’équilibre du territoire et sur le marché ferroviaire régional.
C’est  toujours  la  même  logique  qui,  sous  couvert  de  renforcer  le  groupe,  renforce  le  dumping  social en  abaissant  les conditions de travail, affaiblit inexorablement la maison mère SNCF et maltraite les cheminot-e-s.
Les 6 mesures annoncées dans le cadre de la « garantie voyage » que Guillaume Pépy a qualifié de « révolutionnaires », participent à cette logique car après avoir supprimé 25 000 emplois en 10 ans, la SNCF va demander aux cheminot-es de faire passer la pilule en proposant quelques compensations financières uniquement sur les lignes TGV et inter cités…
Cette annonce montre que l’entreprise renonce à prendre les engagements d’améliorer la qualité du service public pour les TER  et  les  trains  de  banlieue.  En  préférant  verser  des  compensations  qu’elle  a  d’ailleurs  prévu  de  financer  par  la suppression de milliers de vendeurs en gare, dans les centres d’appels, on est loin de satisfaire les demandes des usagers des transports ferroviaires.