Nouvelles

cra_ecrire.gifLa fédération SUD-rail écrit à G. Pépy - le 20/04/2010 » 09:53 par Marc
La fédération SUD-rail écrit à G. Pépy

Paris, le 19 avril 2010
 
 
Objet : Contribution de la fédération SUD-Rail à la réunion du 21 avril 2010.
 
Monsieur le Président,  
 
Il y a une semaine, vous avez proposé aux fédérations syndicales une réunion le 21 avril. Ainsi, de par votre seule (mauvaise) volonté, il faudra 15 jours de grève dans l’entreprise pour en arriver à ce que direction et représentants des cheminot-e-s puissent se retrouver autour d’une table pour tenter de solutionner les nombreux problèmes posés.
 
Les cheminot-e-s nous ont confié la responsabilité de les représenter et les défendre, particulièrement dans les moments si difficiles pour eux que sont les mouvements de grève. Assumant pleinement cette responsabilité, nous participerons à la réunion du 21 avril.
 
La fédération SUD-Rail se rendra à cette réunion, pour y défendre les revendications contenues dans notre préavis de grève reconductible commun à tous les cheminot-e-s, et portées par les assemblées générales de grévistes.
 
Nous avons bien noté vos interventions médiatiques répétées sur le seul thème « pas de négociation durant la grève ».
Notre organisation syndicale refuse ce chantage : ce n’est pas la direction qui décide quand il y a grève ou pas, ce
sont les salarié-e-s, en l’occurrence les cheminot-e-s grévistes. A l’heure où nous vous écrivons, tout laisse penser que cette réunion se tiendra durant la grève. Pour avancer, mieux vaut des négociations « à chaud » : les grévistes peuvent apprécier directement les résultats et décider de la suite ou non du mouvement.
 
Demander l’arrêt de la grève pour que la réunion se tienne, c’est peut être votre rôle, même si vous n’y croyez pas … Mais comment pourriez-vous espérer compter sur l’appui d’une fédération syndicale qui organiserait cela !
 
Reste que, sans aucun doute, il eut été plus judicieux de tenir cette réunion plus tôt, si elle a vocation à répondre aux revendications des cheminot-e-s en grève !
 Le 21 avril, nous n’entendons pas discuter des conditions à mettre en place pour organiser des transferts massifs de cheminot-e-s dans des entreprises ferroviaires privées, filiales ou non, que ce soit au Fret, en Voyageurs Grande Vitesse, TER ou Ile-de-France.
 
Par contre nous sommes prêts à être force de propositions pour définir les dispositions à mettre en œuvre rapidement pour mettre fin au dumping social que le gouvernement et la direction de l’entreprise ont organisé dans le transport ferroviaire de marchandises. Ainsi, nous pourrons éviter la même dérive pour le transport ferroviaire de voyageurs.
 
 
Nous sommes aussi disponibles, dans le cadre de la défense de l’entreprise publique intégrée, pour travailler à un statut unique applicable à tous les travailleurs/ses du rail, un statut unique de haut niveau social, ayant pour référence les dispositions applicables aux cheminot-e-s de l’EPIC SNCF.
 
 
Vous le savez, les réorganisations et restructurations en cours ou programmées créent des dysfonctionnements de plus en plus importants. Ces restructurations bouleversent l’organisation du travail dans tous les métiers.   Dans chaque filière, les cheminot-e-s sont touché-e-s avec des conséquences graves pour leur sécurité et leur santé. Ces restructurations sont à l’origine de difficultés grandissantes dans l’accomplissement des tâches quotidiennes des cheminot-e-s pour offrir au public, aux utilisateurs du transport ferroviaire,  la qualité de service qu’ils sont en droit d’attendre.  
 
Les cheminot-e-s sont très attaché-e-s au fait de rendre un service public de qualité avec comme élément essentiel et incontournable, la préoccupation à chaque instant de maintenir un haut niveau de sécurité des circulations.  
 
Les cheminot-e-s  sont  actuellement dans un contexte qui ne leur permet pas d’assurer leurs missions dans de bonnes conditions, avec des difficultés propres à chaque métier.  
 
Pour ces raisons, la fédération SUD-Rail demande un moratoire et un gel immédiat des restructurations en cours qui conduisent à des suppressions d’emplois et à des fermetures de sites de production.
 
 
D’autre part, les restructurations en cours ou mises en place ces dernières années dégradent les perspectives de déroulement de carrière, les conditions de rémunérations et les perspectives de départs à la retraite. Il y a sur ces sujets des réponses urgentes et significatives à donner.
 
 
La fédération SUD-Rail est aussi prête pour des négociations, ayant un véritable contenu, permettant de traiter de façon satisfaisante les nombreuses revendications spécifiques à chacun des métiers de cheminot-e-s.  
 
Ces revendications vous sont connues et sont contenues dans le préavis de grève qui vous a été déposé. Il est temps que la direction daigne répondre sérieusement aux nombreux problèmes que soulèvent à juste titre les cheminot-e-s.
 
 
Au cours de cette réunion, nous voulons également une réponse précise et claire sur la réponse que le gouvernement entend donner à la demande de la Commission de Bruxelles, de transformer la SNCF en Société Anonyme sur le modèle de la Poste.
 
Soyez assuré que nous saurons rendre compte aux cheminot-e-s des résultats de cette réunion et leur faire part de l’attention que vous aurez su, ou pas, porter aux problèmes non résolus qui les ont contraints au sacrifice financier de la grève. Les cheminot-e-s réunis en assemblée générale décideront alors de l’opportunité ou non de stopper le mouvement de grève en cours.
 
Nous vous rappelons que les revendications vous ont été transmisses des semaines avant la grève. Nous vous rappelons également qu’il serait bien de répondre aux courriers que nous vous adressons (déjà 2 sans réponse, depuis le début de la grève, sans remonter plus loin…) : il ne s’agit pas là de leçon de « dialogue social », juste de rapports normaux entre direction d’entreprise et organisations syndicales. Enfin, nous rappelons aussi que nous n’avons pas oublié l’intervention de M. Nogué parlant de « preneurs d’otages » à propos des cheminot-e-s grévistes : et nous notons votre absence de réponse à notre interpellation à ce sujet…
 
 
Dans l’attente de réponses positives permettant de régler le conflit en cours (et avant le 21 si vous le voulez), recevez, Monsieur le Président, l’expression de nos salutations syndicales.